L’orientation professionnelle en Afrique

De récentes études menées par les centres et conseillers d’orientation africains ont permis de démontrer les faiblesses de l’Afrique subsaharienne en matière d’aide à l’orientation professionnelle. Les élèves issus des lycées se laissent tout simplement conduire par leur engouement pour une discipline de l’enseignement. Certains élèves interrogés disent même n’avoir participé à aucune activité liée à l’orientation (les ateliers ou encore des forums). La jeunesse africaine, se trouve ainsi « très en retard » sur la thématique de l’éducation à l’orientation. Or, à l’étranger, sur le territoire européen et américain plus particulièrement, des choix différents sont entrepris. Les lycéens, les étudiants et même les personnes en reconversion professionnelle sont suffisamment encadrés en vue d’une meilleure intégration/réintégration professionnelle.

La construction individuelle est étroitement liée au choix professionnel

L’orientation professionnelle se situe entre besoins sociaux et aspirations personnelles. Elle est d’une importance capitale pour le devenir social des élèves et des salariés. La profession que ces derniers auront choisi les affectera en bien ou en mal tout au long de leur vie. D’où aujourd’hui l’importance d’un processus d’orientation efficace qui dépend essentiellement de la qualité des dispositifs mis en jeu dans la répartition des élèves au travers des filières de formation disponibles.

La nécessité du conseiller d’orientation pour éviter le ralentissement scolaire ou professionnel

Beaucoup de salariés ont échoué dans leur choix de carrière à cause d’une mauvaise orientation professionnelle. Leur choix est plus souvent influencée par leurs notes scolaires et leur entourage, notamment leurs parents ou leurs amis. Autant l’avis des proches permet de connaitre leurs atouts et faiblesses, autant certaines recommandations sans exemples concrets peut conduire à une mauvaise orientation. Ce n’est pas le talent ni l’intelligence qui fait défaut à la jeunesse africaine. Au contraire, elle dispose de tous les atouts nécessaires pour réussir et s’épanouir.

Pour être sûr de ne pas se tromper dans le choix de carrière envisagée, une aide extérieure peut s’avérer indispensable. Les centres et conseillers d’orientation doivent pouvoir éclairer l’élève ou le salarié en fonction de ses objectifs. Ils peuvent faire découvrir non seulement les secteurs qui recrutent, mais aussi les débouchés de certaines études supérieures avec leur potentiel avenir.

Pourquoi se fier aux recommandations des conseillers d’orientation ?

Pour compter parmi les pays émergents, l’Afrique subsaharienne a besoin de main-d’œuvre qualifiée. Pour cela, il serait pertinent aujourd’hui pour les étudiants de suivre un cursus porteur tel que le génie civil, l’agronomie, le secteur minier et pétrolier, ou encore le bâtiment et travaux publics.

Pour la plupart, les jeunes étudiants africains sont totalement déconnectés de la réalité du marché du travail. Aussi, le choix d’études devient le plus souvent hasardeux. Et faute de réelle compétence dans le domaine, ou tout simplement parce que le secteur ne recrute que très rarement, ils éprouvent beaucoup de difficultés à trouver un emploi.

Le conseiller d’orientation professionnelle, de son côté, dispose de tous les pré-requis pour l’évaluation, la portée, ainsi que la limite de l’étudiant et du salarié en reconversion professionnelle. De plus, il est à même d’apporter des informations pertinentes par rapport aux idées reçues sur les différents métiers qui ont existé, qui existent encore et qui existeront bientôt.

Les choix d’orientation par l’exemple

Un autre aspect déterminant dans le choix d’orientation professionnelle est l’exemple. Rien ne vaut des exemples concrets de métiers décrits par des professionnels du domaine. L’étudiant, le lycéen ou la personne en reconversion professionnelle peut toucher du doigt les métiers, après les recommandations et l’éclairage des conseillers d’orientation. Des interventions de professionnels dans les classes de lycées et universités sont à encourager afin de parler de leurs métiers et répondre aux interrogations des apprenants. Aussi des salons de l’orientation professionnelle sont des occasions pour les étudiants de rencontrer des professionnels, des entreprises qui recrutent et des écoles supérieures.

Tuumz entend mettre à disposition des témoignages de professionnels et présentations de divers métiers afin de susciter des vocations et inspirer les jeunes.

Gestion des carrières futures

En Europe, aux Etats-Unis, et ailleurs, les jeunes apprennent très tôt à gérer leur carrière future. En Afrique par contre, la question de l’éducation à l’orientation est prise sur la marge d’autonomie des établissements scolaires et la capacité des universités.

Pour une meilleure gestion des carrières futures, une vraie politique d’éducation à l’orientation professionnelle préconise une approche de la situation en amont. Comme le cas de la Finlande à titre d’exemple, qui intègre l’orientation dès l’enseignement ordinaire à l’école primaire. Ici, chaque établissement consacre deux heures de temps par semaine dans l’orientation et l’inspiration des jeunes. Un enseignant spécialisé est chargé de s’occuper des films sur les métiers, des visites d’entreprises, ainsi que des entretiens individuels des élèves sur leurs centres d’intérêt, avec la présence des parents. À l’instar de la Finlande, la Californie entame également l’éducation à l’orientation dès l’école primaire en prévoyant comme programme l’esprit d’entreprise.

Le monde continue de bouger avec ou sans l’Afrique. Si le système éducatif africain envisage de permettre aux jeunes qualifiés de postuler aux emplois de demain, il doit lui aussi suivre la tendance. Et pour cela, une véritable politique d’éducation à l’orientation est nécessaire.